consultants - Mission d'évaluation finale
- Introduction
La Croix-Rouge française (CRF) est présente en Haïti aux côtés de la Croix-Rouge haïtienne (CRH) depuis 1995. La CRF et la CRH mènent en partenariat des projets dans les domaines de la gestion des catastrophes (Préparation / Réponse aux urgences / Relève – Réhabilitation) et de la santé (santé communautaire, accès à l’eau et assainissement essentiellement).
Etat des lieux sur les dégâts du séisme du 12 janvier 2010
Un séisme de magnitude 7.0 sur l’échelle de Richter a frappé Haïti le 12 janvier 2010. L’épicentre du séisme se situait à 22 km à l'ouest de Port-au-Prince.
Le bilan de cette catastrophe s’élève à plus de 220 000 morts et 300 000 blessés. 1 300 000 personnes ont été déplacées et plus de 600 000 personnes se sont retrouvées sans abris dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Environ 3 millions de personnes ont été affectées par le séisme et ses répliques. On estime que près de 50% des habitations de la ville de Port-au-Prince ont été détruites ou affectées. Les bâtiments publics, les sièges des organisations internationales, les structures hospitalières, les services privés (bancaires), ainsi que les axes de communication ont été durement touchés. La valeur des dégâts a été estimée à l’équivalent de 120% du PIB haïtien de 2009.
L’intervention humanitaire d’urgence, après les premiers secours, a constitué essentiellement à répondre aux besoins de base des personnes affectées, notamment celles sans abris regroupées en camps et sites de rassemblement. Suite à la réponse d’urgence massive des différents acteurs, portant sur des services très basiques, le principal enjeu de l’action humanitaire est d’améliorer la situation des populations toujours vulnérables en développant des solutions de mise à l’abri plus durables (renforcer les standards des services de base notamment dans le domaine de la Santé).
Descriptif du projet
Active auprès de 66 sites dans les premiers mois qui ont suivis le séisme (eau, assainissement, soins de santé primaire, soutien psychosocial, abris…) la CRF a souhaité se focaliser sur la stabilisation d’une vingtaine de sites ‘pérennisables’ en apportant une réponse aux principaux besoins des bénéficiaires, dans une logique d’approche intégrée. La réponse de la CRF s’inscrit également dans une approche par quartier, afin de considérer les besoins des populations rassemblées sur les sites mais aussi plus largement d’englober les besoins des quartiers et zones urbaines auxquels appartiennent ces sites. L’objectif est d’apporter des solutions plus durables pour les populations et de participer ainsi à la diminution de leurs vulnérabilités, et à leur relève, avec notamment le renforcement des structures et services, même faibles, qui préexistaient avant le séisme. L’objectif est également de permettre le désengorgement des camps en favorisant le retour vers leur quartier d’origine des personnes vivant actuellement sur les sites de rassemblement en leur assurant un minimum de services.
Le « Projet d’améliorations des conditions de vie des populations sinistrées par le séisme du 12 janvier 2010 » a démarré le 15 mai 2010, pour une durée initiale de 14 mois qui a été prolongée d’1 mois et 17 jours, soit jusqu’au 31 août 2011. Ce projet est cofinancé par la DG ECHO à hauteur de 85% sur un budget total de 6 529 412 EUR.
Il s’articule autour de 4 résultats : Santé : renforcement de centres de santé Abris : installation d’abris transitionnels et autres solutions de mise à l’abri Eau/Assainissement/Hygiène : approvisionnement en eau potable, réhabilitation de structures de stockage d’eau, installation de latrines, promotion de l’hygiène, gestion des déchets Réduction des risques de catastrophes, préparation des populations à la saison cyclonique.
Les valeurs poursuivies pour les indicateurs des 4 résultats définis initialement ont en partie été révisées à mi-projet, et ont fait l’objet d’un avenant validé par la DG ECHO.
- Rôle de l’évaluateur et responsable(s) hiérarchique(s) et fonctionnel(s)
La Croix-Rouge française attache une grande importance à l’évaluation de ses activités humanitaires envers les bénéficiaires. C’est une préoccupation continue afin d’améliorer l’efficacité de ses opérations internationales et de vérifier l’utilisation judicieuse des fonds qui leur sont destinés. L’évaluateur doit faire preuve de bon sens et d’indépendance de jugement tout au long de la mission, que ce soit sur le terrain ou lors de l’élaboration du rapport. Il doit pourvoir une réponse directe et précise à tous les points contenus dans les termes de référence tout en évitant l’usage d’un langage théorique ou académique.
L’évaluation sera réalisée par un binôme d’évaluateurs aux profils complémentaires : - 1 généraliste ayant une expérience post-séisme en Haïti - 1 spécialiste en mobilisation / participation des populations
Les évaluateurs travailleront en collaboration avec les personnes suivantes : 1. Le Chef de Délégation, le coordinateur des opérations, et les coordinateurs secteurs ; l’ensemble de l’équipe opérationnelle et les services supports de la mission CRF en Haïti pourront être sollicités ; 2. Le responsable géographique pour Haïti basé au siège, considéré comme son responsable hiérarchique (n+1) ; 3. Les différents référents thématiques concernés (bureaux Eau, Assainissement, & Sécurité alimentaire, Abris & Construction, Réduction des risques de catastrophes et Santé), avec qui l’évaluateur a un lien fonctionnel direct.
- Objectif général de la mission d’évaluation
Cette évaluation finale a pour but d’évaluer la pertinence du « Projet d’amélioration des conditions de vie des populations sinistrées par le séisme du 12 janvier 2010 », ainsi que l’impact, l’efficacité et l’efficience des activités mises en œuvre du projet.
L’objectif est également de faire des recommandations pour les activités à mettre en place dans la continuité du présent projet, sur la deuxième phase du programme approche quartier / approche intégrée.
- Objectif(s) spécifique(s) de l’évaluation
Considérant l’ampleur du projet, des priorités thématiques d’évaluation ont été identifiées : 4.1. Impact du projet sur la question du relogement (Evaluation du Résultat Abris) : diminution des personnes en logement vulnérable (abris précaire d’urgence ; personnes en camps/sites de rassemblement) : - Une analyse de l’efficacité des activités en termes qualitatifs et quantitatifs. On prendra notamment en compte le degré de couverture des activités par rapport aux besoins identifiés initialement et aux besoins avérés en cours et en fin d’activités.
Une analyse de l’efficience (rapport coût / efficacité) dans la mise en œuvre des activités dans les domaines suivants : La planification et la réalisation des activités (notamment le nombre de bénéficiaires) La stratégie mise en œuvre Les composantes majeures de l’opération telles que le personnel, la logistique, la tenue des comptes, la sélection des bénéficiaires, la pertinence de l’aide dans le contexte des pratiques locales La gestion et le stockage des biens et des installations
Un examen de la viabilité / pérennité des activités.
Une analyse de l’impact du projet sur les bénéficiaires, notamment leur niveau de vie et leur environnement (condition de logement)
L’impact des autres résultats (Eau/Assainissement/Hygiène, Santé, Réduction des risques de catastrophes) sera évalué mais de façon moins approfondie et prioritairement sous l’angle des 2 points ci-dessous.
4.2. Les aspects qualifiés de ‘’sociaux’’ : participation des bénéficiaires / sélection des bénéficiaires, vulnérabilités / rôle des acteurs locaux / appréciation de l’approche quartier et intégrée / compréhension et adaptation de la réponse aux réalités sociales du terrain. 4.3. Coordination avec les autres acteurs : évaluation de l’action de la CRF dans un environnement complexe : renforcement des structures locales et des acteurs haïtiens et coordinations avec les autorités ; coordination avec les ONG, les bailleurs de fond, les agences de l’ONU… 4.4 L’évaluation des aspects transversaux à l’action : - Volet ‘do no harm’ - Genre - Réduction des risques de catastrophes - Handicap
4.5. Une appréciation du niveau de visibilité de la Croix-Rouge française et de la DG ECHO dans la zone d’opération parmi les bénéficiaires, les partenaires, les autres intervenants et les autorités.
L’évaluation devra également formaliser l’élaboration de recommandations visant l’amélioration des activités présentes et futures.
- Méthodologie
L’évaluateur effectuera sa mission en trois temps : 1. Un recueil d’informations au siège de la Croix-Rouge française, facilité par le travail préparatoire de compilation et de synthèse des informations disponibles 2. Un déplacement sur le terrain au lieu de mise en œuvre des projets ciblés 3. La finalisation du rapport d’évaluation, au siège de la Croix-Rouge française et en collaboration avec ses différents interlocuteurs.
L’évaluateur devra également développer son analyse en s’appuyant sur l’étude de facteurs-clés et indicateurs, les éléments suivants (non exhaustifs) étant donné à titre indicatif : o L’adéquation des équipements et consommables ; (Insuffisance ou excès des bâtiments, des équipements et des biens) o L’adéquation des ressources humaines ; (Nombre, statuts, qualifications et motivations) o La capacité de financement ; (Prix des prestations, recouvrement des recettes tarifaires, financements extérieurs, utilisation rationnelle des ressources) o L’adéquation des outils et procédures de gestion, notamment en rapport avec la réglementation nationale ; o Le cadre juridique et réglementaire ; o La démarche qualité, le contrôle qualité, le suivi-évaluation ;
Le recueil des données générales de base et des données relatives aux indicateurs devra se faire notamment à travers les axes de réflexion relatifs à l’objectif principal.
L’évaluateur est libre d’utiliser toute autre méthodologie lui paraissant pertinente, en en discutant au préalable avec le responsable géographique du siège ou le référent évaluation.
- Chronogramme
La répartition estimée des 4 semaines de travail se fera de la manière suivante : o Temps de travail terrain : 3 semaines o Temps pour la rédaction : 1 semaine
La durée de la mission terrain est estimée à 21 jours.
N.B : Le planning est indicatif. Il peut être revu par l’évaluateur en fonction des circonstances.
- Rapport
7.1 L’évaluation donnera lieu à l’élaboration d’un rapport écrit en français incluant un résumé de l’évaluation ainsi qu’un narratif détaillé et les annexes correspondantes.
7.2 Le format du rapport tel qu’il apparaît dans les points ci-dessous doit être respecté sauf si il est pertinent de rajouter des points manquants (expliquer si modifications dans ce sens). Cf. format type de rapport.
7.2.1 Page de couverture Titre du rapport d’évaluation (partenaire, pays, secteur) Période de l’évaluation Nom de l’évaluateur Indication que le rapport a été produit à la demande de la Croix-Rouge française et que l’exposé du rapport reflète strictement les opinions de l’évaluateur
7.2.2 Table des matières
7.2.3 Liste d’abréviations/acronymes
7.2.4 Résumé Titre du projet Nom du (des) partenaire(s) Objectif des opérations/activités humanitaires faisant l’objet de l’évaluation Numéros du (des) contrat(s) de financement Pays de l’opération Durée de l’opération But et durée de l’évaluation Bref descriptif des activités faisant l’objet de l’évaluation, et de son contexte (besoins existants, situation socio-économique et politique, etc…) Méthodologie de l’évaluation : documents analysés, visites effectuées, personnes interrogées, chronogramme, etc… Principales conclusions, recommandations et leçons apprises par ordre de priorité et qui se passent d’explications (maximum 4 pages)
7.2.5 Rapport : il doit débuter par une description des méthodes utilisée et doit être structuré conformément aux objectifs spécifiques de l’évaluation
7.2.6 Annexes Liste des gens interrogés et des sites visités Termes de référence de l’évaluation Carte de la zone du projet et/ou des activités …
PROFILS RECHERCHES
Pour mener à bien cette évaluation, la CRF recherche 2 consultants : - 1 consultant généraliste expérimenté sur l’évaluation de l’impact des projets post-urgence, ayant une expérience en Haïti et une connaissance du contexte post-séisme
- 1 consultant expérimenté sur l’évaluation de l’impact des projets ayant développé des compétences spécifiques en matière de mobilisation communautaire et de participation des bénéficiaires. Ex de profil : sociologue, anthropologue…
DOCUMENTS A ENVOYER : Merci de bien vouloir nous faire parvenir votre CV et lettre de motivation à l'adresse suivante : assist-haiti.droi@croix-rouge.fr
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